Les Nocturnes RTL

Les Nocturnes occupent la plage minuit-3h de la grille de RTL depuis 35 ans. C'est le 22 mai 1973 que débute la diffusion de l'émission. Depuis cette date, Georges Lang propose sa programmation musicale. Il fait partager aux auditeurs ses goûts musicaux et son amour pour les Etats-Unis. Les morceaux rock, West-Coast, blues, soul, country s'égrainent dans une ambiance intimiste. Georges, seul en studio et plongé dans la pénombre, ponctue de sa voix chaleureuse cette large palette musicale.
Chaque fin de semaine, il cède son micro à son ami Jean-François Johann qui apporte sa touche à l'émission tout en restant dans le même ton.

Le générique emblématique de l'émission est un assemblage de jingles de radios américaines, de paroles de Georges Lang et de morceaux musicaux. Quel meilleur résumé pour entrer dans l'univers des Nocturnes RTL ?


Au fil des années, les Nocturnes sont devenues une émission culte et Georges Lang un personnage emblématique de l'histoire de la radio. L'émission continue de séduire les jeunes auditeurs, comme les plus anciens, lui donnant un caractère inter-générationel.

Dans la nuit du jeudi 22 mai au vendredi 23 mai 2008, pour fêter les 35 ans de l'émission, Georges Lang a invité 6 auditeurs à faire la programmation des Nocturnes avec lui en studio et à l'antenne. Evénement exceptionnel pour ce solitaire du micro et de la console.


mercredi 3 septembre 2008

le 7ème Nocturnambule

Depuis le 1er août 2008, les Nocturnambules sont 7. Halim, auditeur d'Alger des Nocturnes RTL partage désormais nos échanges de mails quotidiens.

Lors de son séjour en France cet été, il est venu rencontrer Georges Lang. Celui-ci lui a, en définitif, ouvert un micro dans son studio. Halim à pu partager son amour de la musique des Nocturnes à l'antenne. Ce n'est que justice pour ce passionné qui avait sa place lors de l'émission anniversaire des Nocturnes le 23 mai 2008.

Nous connaissions Halim à travers son site. Lors de son passage sur les ondes, nous lui avons proposé de rejoindre nos discussions. Bienvenue à toi Halim !

le site de Halim : http://yasnesradio.site.voila.fr/

Laurent.

dimanche 15 juin 2008

SAGA des NOCTURNES de Georges Lang

La SAGA des NOCTURNES diffusée sur RTL le samedi 17 mai 2008

J
e suis né à Metz, qui est une importante ville de garnison. A la fin des années 50, on y croisait des militaires français, mais aussi des Canadiens et des Américains des forces de l'OTAN. C'est à eux que je dois mes premiers contacts avec le rock, en particulier quatre GI's stationnés à la caserne Collin qui avaient monté un groupe avec lequel ils reprenaient les classiques des Ventures. J'avais une dizaine d'années à l'époque et je découvrais les guitares électriques, des instruments qui me semblaient bizarres, sans caisse de résonance. C'était quelque chose de totalement nouveau et excitant. Cette première rencontre avec le rock a provoqué un déclic qui a changé ma vie.
Alors, bien sûr, je me suis essayé à la guitare électrique. J'avais même monté un groupe baptisé The Swallows, en référence aux Shadows. Mais j'ai vite compris qu'il valait mieux renoncer et me tourner vers la musique des autres.
Les militaires américains m'ont fait découvrir bien des trésors. Dans les familles où j'allais faire du baby-sitting, il y avait tous ces disques encore inconnus que je pouvais écouter une fois les enfants couchés. Je leur dois mes tout premiers contacts avec Art Blakey, John Coltrane, Fats Domino, Paul Anka, les Platters, Elvis Presley et surtout Ray Charles.
A la maison, le soir, sous la couette, j'écoutais des émissions de jazz. Les premières radios à transistors étaient bien pratiques pour échapper à la surveillance des parents. Le virus de la radio, il m'a définitivement contaminé lors d'un périple autour de la Méditerranée. Après un passage dans les studios de l'ORTF à Beyrouth, au Liban, je m'étais juré que je ferais un jour de la radio, mais pas n'importe quelle radio, celle que faisait par exemple Pierre Lattès dans le "Pop Club" de José Arthur, où on entendait du rock, de la soul et de la pop, où les titres étaient souvent enchaînés.
De retour en France, j'ai réussi à convaincre la directrice artistique de France-Inter Nancy de m'engager pour animer une émission de rock hebdomadaire. Mon indicatif était "Liberation", un extrait du premier album de Chicago. Par la suite, j'ai fini par intégrer l'équipe qui a installé FIL (France-Inter Lorraine), toujours à Nancy, et qui proposait un concept innovant en matière de programmation musicale.
C'est en 1971 que je me décide à contacter RTL. Le patron s'appelle Jean Farran. Les animateurs vedettes sont Fabrice, Anne-Marie Peysson et Jean-Bernard Hebey. Je rencontre le directeur des variétés, Roger Kreicher, et je lui propose une émission nocturne. Il me répond que les émissions de nuit sont diffusées depuis le Grand-Duché de Luxembourg, qu'il y a déjà un animateur, mais que je peux tenter ma chance. Roger Kreicher.
"Effectivement, je cherchais quelqu'un pour les soirées, enfin pour les nuits, ce qui n'était pas très facile à l'époque, puisque les nuits se passaient à Luxembourg. Et pour trouver un Français qui accepte d'aller vivre à Luxembourg, c'était pas tellement facile. Les Français ne se déplacent pas facilement, même à des frontières si proches. Et finalement, il a accepté, contraint et forcé d'ailleurs. Il n'y avait pas d'autre solution. Pour travailler, il fallait aller à Luxembourg."
J'étais prêt à aller à Luxembourg. A l'époque, on ne m'a pas demandé de maquette, ni d'émission pilote. On m'a testé en direct. C'est donc en décembre 1971 que j'ai fait ma première émission sur l'antenne de RTL. J'avais longuement préparé la programmation avec mes propres disques. Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de cette première émission. Je me rappelle mieux l'après-émission, et la découverte du Luxembourg nocturne, guidé par celui qui était alors l'animateur de nuit de la station, Chris Baldo.
Après avoir écouté l'enregistrement de mon essai en direct, Roger Kreicher a accepté que je collabore aux émissions de nuit. A Luxembourg, je me suis présenté à Claude Fischer, le directeur des programmes de la maison-mère de RTL, la CLT, c'est-à-dire la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion, devenue depuis RTL-Group. La première tranche que l'on m'a confiée, c'était le samedi soir entre minuit et trois heures. Et la première musique que j'ai utilisée comme indicatif, c'était un titre de Larry Coryell, "Sex".
Début 1972, Guy-Pierre Bennett animait en semaine la tranche vingt-deux heures-minuit depuis Luxembourg. Le week-end, Jean-Pierre Imbach et Bernard Schu venaient de Paris pour animer respectivement les matinales et les fins de soirées. Parfois, Max Meynier débarquait pour un remplacement. C'est d'ailleurs à Luxembourg que l'émission "Les routiers sont sympas" a démarré avec Guy-Pierre Bennett. Après son départ pour la concurrence, on m'a proposé de faire "Les routiers". J'hésitais, car je savais que j'y perdrais, musicalement. Je n'ai pas eu a donner de réponse, car dès le lendemain, c'est Max qui était choisi. Heureusement pour les Routiers.
Le week-end à Luxembourg, j'ai appris à connaître Bernard Schu. Méticuleux et précis, il travaillait au chronomètre. Les pochettes de ses disques étaient pleines de notes et d'indications. Bernard avait la radio dans le sang. Sa programmation était atypique : il passait les Who, les Beatles, mais aussi Léo Ferré, Gérard Manset et les "Carmina Burana" de Carl Orff. Plus tard, lorsqu'il choisira de retourner Rue Bayard, il laissera exploser son côté délirant, mais toujours maîtrisé et innovant.
Un jour, Chris Baldo, qui animait toujours la tranche minuit - trois heures, du lundi au vendredi, a décidé de quitter l'antenne. Roger Kreicher et Claude Fischer nous ont alors confié les sessions de nuit qui furent d'ailleurs prolongées jusqu'à cinq heures du matin, afin que l'antenne ne s'arrête jamais, que RTL diffuse 24 heures sur 24, non stop.
Nous nous sommes donc installés, Bernard et moi, derrière le fameux micro de RTL dans le Studio 7 de la Villa Louvigny, dans le parc situé au cœur de la ville de Luxembourg. Le studio était le même que ceux qu'occupaient les DJ's anglais, allemands, hollandais et luxembourgeois. : un micro pendu à une chaîne accrochée au plafond haut de trois mètres cinquante, des murs recouverts de contreplaqué percé de trous (pour l'acoustique), une table centrale dont le plateau ressemblait à une chaise cannée. L'ambiance n'était pas très rock 'n' roll, et pourtant, il en sortait des shows aussi géniaux que ceux qui ont fait la réputation de Radio-Luxemburg !
Avec quelques vinyles, une paire de ciseaux et de la bande magnétique, je bricolai mon premier indicatif des Nocturnes dont la voix était celle de Véronique Bourrée, une speakerine de RTL, rue Bayard.
Au départ, Bernard et moi avions décidé de baptiser nos deux tranches d'émissions "Louvigny 1" pour le minuit – trois heures et "Louvigny 2" pour le trois heures - cinq heures. Mais Jean Farran, le directeur de l'époque, n'a pas aimé ces noms qui faisaient trop référence à Luxembourg. Pour lui, RTL devait rester la station de la rue Bayard à Paris. Alors, après une nuit de réflexion, nous avons proposé "Les Nocturnes".
C'était en mai 1973, il y a trente-cinq ans ! Notre rêve devenait réalité. Nous pouvions proposer une émission musicale différente qui faisait plus de place à l'émotion et aux goûts personnels. Notre palette musicale était déjà très large, avec Pink Floyd, David Bowie, les Who, Genesis, mais aussi les musiques californiennes, le country-rock, le blues et le rhythm and blues.
Au début des Nocturnes, Bernard et moi faisions régulièrement la navette entre Luxembourg et Paris pour nous approvisionner en disques et maintenir le contact avec la grande maison RTL. Nous nous sommes vite aperçus que nous ne tiendrions pas longtemps le coup à cette cadence. Finalement, la direction accepta d'embaucher des renforts. Il fallait trouver deux personnes. De mon côté, j'ai pensé à Jean-François Johann, un Messin d'origine comme moi que je connaissais déjà depuis quelque temps.
"Je me souviens que nous nous sommes rencontrés à Metz, c'était dans un club qui s'appelait "les Combles", parce que ça se trouvait sous les toits, au dernier étage d'un immeuble du centre-ville, et dans cet endroit, on passait de la bonne musique, de la musique teintée de rhythm & blues, de soul. Moi, personnellement, à l'époque, j'étais un petit peu plus branché blues, et même blues blanc, blues anglais, le blues de John Mayall et tout ce qui gravitait autour de lui, les Bluesbreakers, tous les musiciens qui sont passé dans ce groupe de John Mayall. Et puis, après ça, nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises. C'était soit à Metz, soit à Strasbourg, un petit peu dans la région. Et quand tu as commencé tes émissions à Luxembourg, je ne sais pas si c'est un hasard, si cétait fait exprès, mais moi, je débutais mon service militaire à Hettange-Grande. Alors, ça, c'est une petite ville qui se trouve sur la route entre Metz et Luxembourg; si bien que très souvent, lorsque tu passais pour aller à Luxembourg pour faire ton émission du samedi soir, tu me prenais et moi je restais toute la nuit dans les studios de la Villa Louvigny. La suite, eh bien, ça a été l'allongement de l'antenne et le fait que tu penses à moi pour les Nocturnes, que tu pensais que je pouvais y avoir ma place."
Comme Jean-François, Lionel Richebourg était un novice en matière de radio. Il était originaire de la Marne. Il nous a rejoints grâce Bernard Schu qu'il avait rencontré à Luxembourg et avec qui il partageait de nombreux goûts musicaux.
"Il m'a mis le pied à l'étrier. Moi, j'ai eu la chance inouïe de rencontrer Bernard, ici à Luxembourg, dans une discothèque. Et on est là tous les deux, côte à côte. On ne se connaît pas. Je le connais en tant qu'auditeur, mais je ne sais pas qui il est. C'était un dandy, Bernard, alors toujours en costume, bien sûr. On boit un verre ensemble, et puis on critique la musique qu'on entend. Et on se met à parler musique. Bon, alors dis donc, Paulo, t'as l'air d'en connaître un brin. Ben, oui, c'est ma passion depuis que je suis tout petit. Je suis tombé dedans. Et puis toi ? Ben, moi, oui, moi aussi, mais moi, c'est mon métier. Ton métier ? Eh ben oui, je suis animateur à RTL. Je m'appelle Bernard Schu. Et je connaissais Bernard Schu et je connaissais Georges Lang, bien sûr en tant qu'auditeur. On est devenu copains et puis ça m'a amené ici.
- Fantastique. Et pendant que tu parles, tu entends cette chanson derrière nous. D'abord, c'était la chanson qui terminait les programmes anglais de Radio-Luxembourg 208 et puis, parce que Bernard avait ce vinyle, et je l'enviais, jusqu'à ce que je le trouve, moi, de mon côté. Et Bernard adorait cette chanson. Chaque fois que je l'entends, je pense à lui, et même si je ne le cite pas sur l'antenne, mais "I wrote a song", Paulo, si tu nous écoutes sur ton nuage, c'est pour toi.
- Il y a une histoire, Georges. Il y a un auditeur, qui est devenu un ami à moi, qui s'appelle Jean-Pierre Fauconnet, qui a été dans une vente, une convention de disques à Lyon, je crois, et qui est tombé sur le disque de Bernard Schu, avec les paroles de cette chanson manuscrites par la main de Bernard Schu."
La play-list des Nocturnes est apparue dès le début de l'émission. Nous étions novateurs en la matière, inspirés des stations de radio anglo-saxonnes qui publient chaque semaine la liste des titres les plus programmés dans l'émission. La play-list existe toujours et on peut la consulter sur le site Internet de RTL. La play-list sert à deux choses : faire savoir aux maisons de disques quels albums ont retenu notre attention et permettre aux auditeurs de retrouver les titres diffusés régulièrement dans l'émission. Quant à l'habillage sonore des Nocturnes, il était assez sommaire. Les jingles provenaient essentiellement du service anglais de RTL.
"Ce bon vieux groupe Fleetwood Mac, à la conquête de l'Amérique qui leur réussit, un groupe que l'on peut qualifier de californien, album 'Rumours', deux titres, 'Dreams', 'Go your own way", minuit treize ..."
Avec cet enregistrement effectué sur les bonnes vieilles ondes longues, on comprend que la Californie est un véritable vivier pour les Nocturnes et les Eagles sont un des groupes emblématiques de l'émission.
Les animateurs du service anglais de RTL, Radio Luxemburg 208, ont toujours été pour nous une grande source d'inspiration, surtout dans leur façon de travailler. Ils venaient pour la plupart des légendaires stations pirates comme Radio Caroline, Radio Veronica, Radio Nordzee International ou Radio London. A l'époque, les vedettes s'appelaient Paul Burnett, Kid Jensen, Mark Wesley, Tony Prince, Dave Christian, Barry Alldis et Bob Stewart.
Leur recette, c'était une voix, un rythme, des fonds sonores choisis, des jingles qu'ils produisaient eux-mêmes et un sens de la formule efficace. D'autres DJs sont venus par la suite renforcer cette équipe légendaire. Il y a eu Peter Powell, Peter Anthony, Chris Carey, Rob Jones, les trois Mike (Reed, Knight et Hollis), Emperor Rosko (que l'on appelait Président Rosko lorsqu'il était sur RTL à Paris) et Stuart Henry.

C'est la deuxième partie de la Saga des Nocturnes sur RTL et nous arrivons à l'époque où l'émission se dote d'un nouvel indicatif. Très souvent, vous me demandez quels sont les extraits de chansons qui le composent. Alors, prenez de quoi noter, voici la réponse en direct : Il y a d'abord "Badlands" de Bruce Springsteen, puis "Runaway" du Jefferson Starship, "Don't it make my brown eyes blue" de Crystal Gayle, "Frederick" de Patti Smith, "Roxanne" de Police, "Bad case of lovin' you" de Robert Palmer, "Keep on running" du Spencer Davis Group et enfin "Back in the USA" dans la version de Linda Ronstadt.
C'est un des technico-réalisateurs de RTL, Bernard Meneguzzi, qui a réalisé cet assemblage qui, dans un premier temps, ne devait pas être l'indicatif des Nocturnes. Bernard Meneguzzi.
"En fait, au départ, oui, c'était une promo qu'on nous avait demandée de faire pour passer dans la journée sur l'émission les Nocturnes. Donc, moi qui avais l'habitude de faire ça avec Jean-Bernard et Dominique Farran pour les concerts, on a fait une promo normalement. Georges est venu, on a fait le texte, toujours en principe dans la bonne humeur. A la suite de ça, Georges m'a donné donc tous les éléments, à savoir les jingles, tout ce qu'il avait. Moi, par contre, j'ai pris le jingle de CBS FM que j'avais ramené de New York, parce qu'à l'époque, j'avais été visiter la radio et puis gentiment – alors que je parlais à peine anglais – les gens m'ont donné une bande avec les jingles. Et puis après, bon, comme d'habitude, je me suis inspiré des disques que Georges passait à l'époque. Je sais que j'aimais beaucoup le titre 'Runaway' de Starship, donc c'est la raison pour laquelle j'avais commencé par ça. A l'époque, je mettais beaucoup de temps pour faire le montage parce que c'était pas évident. Et donc cette promo qui passait la journée, un soir, j'écoute les Nocturnes et Georges démarrait l'émission par ça. Et en fait, quelque temps plus tard, je réécoute les Nocturnes et là j'entends qu'effectivement Georges démarrait encore par la promo, mais il avait enlevé la fin, qui devait être un jingle ou je ne sais plus quoi, il l'a remplacée par le jingle des Nocturnes. Voilà comment en fait c'est devenu, alors qu'au départ c'était une promo qui devait passer la journée, l'indicatif des Nocturnes."
Sur Radio-Luxemburg 208, mes deux DJs préférés étaient Benny Brown, un Américain de San Francisco qui avait travaillé pour les radios des bases militaires américaines en Allemagne, et Bob Stewart, qui est devenu un ami. Ils avaient tous les deux une façon de faire de la radio qui me sidérait.
Bob avait une voix extraordinaire. Emmylou Harris le surnommait "The Golden Voice", la voix d'or. Dans les années 70 et 80, Bob et moi avions à peu près les mêmes horaires. Il venait souvent dans mon studio pour discuter, je le faisais parfois parler au micro. C'est là que j'ai eu l'idée de lui demander d'enregistrer plusieurs jingles pour les Nocturnes. C'est ainsi qu'est né l'habillage de l'émission, avec d'autres jingles réalisés par Mark Wesley. Voici quelques exemples de jingles réalisés avec la voix de Bob Stewart. Vous les connaissez, bien sûr.
Bob Stewart vit aujourd'hui avec sa famille au Texas. Sa voix grave fait toujours vibrer les hauts-parleurs. Il est la plus belle carte de visite de l'émission. Mais Bob était d'abord un des DJs légendaires de Radio-Luxemburg 208. Le voici dans ses œuvres.
Les Nocturnes suivaient leur cours normal jusqu'au jour où, lassé des allers-retours Paris-Luxembourg, Bernard Schu décida de quitter le bateau pour rejoindre les studios de la Rue Bayard. Avec Lionel et Jean-François, nous nous sommes retrouvés à trois. C'est alors que j'installais le "power-play". A l'époque, il était diffusé au début de chaque heure, après le flash. Le jingle m'avait été donné par les Anglais qui l'utilisaient de leur côté. Je commençai également le cycle des "Nostalgias" qui permettait, une fois par heure, d'entendre quatre titres enchaînés d'un même artiste confirmé comme les Eagles, Stevie Wonder, Creedence Clearwater Revival ou Crosby, Stills, Nash & Young.
Dans les premières années, le trio en place à Luxembourg prenait ses vacances en août et l'émission était assurée par des animateurs occasionnels, Rue Bayard à Paris. C'est ainsi que sont se succédé au micro des Nocturnes : Dominique Farran, Jacques Chabiron et quelques autres. Et puis l'équipe s'est agrandie avec Jean-Paul Huet à la documentation et à l'écriture des Sagas, avec Oscar Guzman à l'informatique et au secrétariat, et avec deux jokers pour les remplacements sur l'antenne, Jean-Louis Baudoux et François Wischick.
Dès 1977, la Direction technique de RTL nous avait demandé de faire l'émission seuls, sans technicien. Vous pouvez imaginer quelle fut notre joie de pouvoir travailler comme les DJs anglais à bord de leurs bateaux pirates. Bien sûr, la vue était différente. Les fenêtres du studio donnaient sur le parc de la Villa Louvigny et les branches des arbres centenaires entraient presque dans la pièce. Les jours d'orage, on branchait un micro vers l'extérieur pour capter les bruits de la pluie et du tonnerre qu'on mixait en direct avec "Riders on the storm" des Doors. Et c'était magique.
Pendant quelques mois, au cours de la saison 78-79, les Nocturnes sont intégrées dans une émission de service aux automobilistes, "Station de Nuit", sponsorisée par un grand pétrolier. Mais la musique des Nocturnes se maintient. Voici à quoi ressemblait le début d'une émission.
"Eh bien, bonsoir. Station de nuit avec Esso. C'est RTL et c'est Georges Lang jusqu'à trois heures du matin. Je vous souhaite à tous une bonne route et une bonne nuit malgré les conditions relativement délicates qui vous attendent cette nuit. En effet, si je regarde la carte météo de Jean Breton, je m'aperçois qu'il y a des températures négatives. Nous n'avons pas l'habitude, hein. Ça faisait longtemps, mais vu le fait que nous sommes le 20 décembre et que c'est demain l'hiver, le temps s'est dit : 'Tiens, y pourrait peut-être faire plus froid, non ?' Qu'est-ce que vous en pensez ? Ben alors, regardez. Moins un à Paris, moins un dans le Nord, zéro degré dans le Nord-Est, zéro dans l'Est, moins deux dans le Centre, Sud-Ouest moins un, Midi trois degrés, Ouest moins un, Suisse zéro degré, Allemagne moins un, Italie du Nord deux et Angleterre moins trois. Les températures sont plutôt frisquettes, d'autant plus que le CRICR de Metz nous envoie un télex qui signale qu'en Moselle, en Meurthe-et-Moselle et en Meuse, il y a formation de verglas sur les chaussées. Le salage est en cours sur tous les grands axes de la région. Je rajouterai, moi personnellement, puisque je suis ici au Grand Duché de Luxembourg, qu'il en est de même pour la région dans laquelle je me trouve, c'est-à-dire le Luxembourg et une partie de la Belgique. Vous le voyez donc, ce soir, grande prudence si vous êtes sur la route. Cela dit, sachez que cette émission est faite en collaboration avec Esso et avec les quatre cents stations qui sont ouvertes la nuit. Egalement à votre disposition, le Compagnon de la Nuit, le spécialiste, le médecin de garde comme dirait Lionel Richebourg. C'est Gérard Bizolon ce soir qui se trouve à Saint-Nazaire et qui est un habitué des Compagnons de la Nuit. Vous pourrez le joindre en l'appelant au 720.22.11. Appelez-nous également à ce numéro pour passer vos messages personnels, mais aussi pour nous interroger quant à la météo locale que vous voulez connaître. N'hésitez pas, nous sommes des spécialistes. L'équipe d'Eric Laverdin est en place. Jean-Paul Huet est à mes côtés. Tout ira très bien. Un autre télex vient d'arriver. C'est le CTRER de Créteil qui signale des chutes de neige, de neige fondante, en région parisienne, notamment sur l'autoroute du Nord, l'autoroute A3 et l'autoroute B3. Alors là, grande prudence, car il y a danger. Jusqu'à cinq heures du matin, nous sommes là pour vous rendre la route plus facile. Vous n'êtes pas isolés, car nous sommes là, au 720.22.11. D'autres renseignements concernant la route dans quelques instants. Parlons musique, si vous le voulez. Minuit neuf, c'est le moment d'écouter le power-play, c'est Annette Peacock. J'aime beaucoup cette jeune femme. Et le titre, c'est 'Rubber Hunger'. J'ai assez parlé. Tout de suite, musique."
C'est au début des années 80 qu'est lancée l'opération WRTL. Le patron de l'époque, Raymond Castans, et le directeur des Variétés, Roger Kreicher, décident de regrouper pendant le week-end quatre émissions rock déjà présentes sur la grille des programmes.
Le W placé avant RTL rappelait – et ce n'est pas un hasard – le nom de certaines stations de radio aux Etats-Unis, comme WCBS ou WLAC par exemple. Comme les radios musicales n'existaient pas encore, nous étions en quelque sorte des pionniers. C'est ainsi que, dès le début de l'après-midi du samedi, j'étais à l'antenne de quatorze heures à dix-huit heures pour un show inspiré par les radios américaines et ponctué de nombreux jingles.
"Vous retrouverez à quinze heures Dominique Martin, mais tout de suite, WRTL en compagnie de Georges Lang. Bonjour, c'est Georges Lang, c'est WRTL : quatorze heures – dix-huit heures. Et c'est le premier disque, Charlie, 'Killer cut'. Jusqu'à quinze heures : Nils Lofgren, Bob Marley & The Wailers, Serge Gainsbourg, Gene Vincent, Robert Palmer, le power-play John Cougar, Benoît Blue Boy, Emmylou Harris, Rickie Lee Jones, Dr. Hook, Kansas. Attention, cet après-midi, deux nouveautés : le nouveau disque de Ian Dury que vous avez déjà découvert le week-end dernier sur WRTL, WRTL qui vous proposera d'ailleurs dans le 'Disco Show' de Bernard Schu, Ian Dury en guise de disque-objectif ; et le nouveau disque de Randy Newman. Sur toutes les monres à quartz Jaz, l'heure c'est l'heure et Jaz vous la donne de très bon cœur : il est exactement quatorze heures, six minutes et cinq secondes. Le nouveau disque de Nils Lofgren, c'est une merveille, l'album s'appelle 'Nils', 'I'll cry tomorrow', un disque que nous avons écouté toute la semaine dans 'Station de Nuit' sur RTL, après minuit et jusqu'à cinq heures. Je vus souhaite un bon après-midi ensoleillé. Je vous souhaite de ne pas bouchonner. Je vous demande surtout d'être très prudents. Poussez le volume de votre transistor, augmentez le volume de votre autoradio et nous serons très bons amis. Enjoy the music. Ecoutez bien. Nils Lofgren."
Le deuxième volet de WRTL, de vingt heures à vingt-deux heures, c'était "Le Show de Schu" où je retrouvais mon premier complice des Nocturnes dans une émission délirante axée sur la dance-music. Puis c'est Dominique Farran qui prenait le relais avec "Live", où il diffusait pendant deux heures des concerts de rock prestigieux. Après WRTL, la nuit se poursuivait sur RTL avec le "Tapage Nocturne" de Lionel Richebourg jusqu'à cinq heures du matin.
Le dimanche après-midi à quatorze heures, WRTL revenait pour quatre heures de "Poste Restante" avec Jean-Bernard Hébey. Les quatre mousquetaires de WRTL se sont retrouvés presque naturellement à réaliser des émissions depuis New York et Los Angeles. Pour moi, me retrouver à la console de WXLO au cœur de Manhattan ou encore au micro de KLOS sur La Cienega Boulevard, c'était plus qu'un rêve qui se réalisait. Nous avons eu à cette occasion de nombreux invités, notamment Emmylou Harris, Linda Ronstadt, Graham Nash, David Gates et Nicolette Larson.
"Eh bien, bonjour. C'est Georges Lang. C'est KLOS Los Angeles avec WRTL, bien sûr pour ce week-end que nous allons vous offrir. Vous savez que nous sommes ici depuis plusieurs jours, depuis une semaine. Nous avons une envie folle de vous raconter ce que nous avons vécu, car vous pouvez bien vous imaginer que Jean-Bernard Hebey, Bernard Schu, Dominique Farran et moi-même, nous n'avons pas chômé. Nous savons tout des journées et des nuits ici à Hollywood, à Beverly Hills et à Los Angeles. Alors, je crois que je vais passer quatre heures cet après-midi avec vous à vous raconter ce que nous avons fait et à vous faire écouter toutes les nouveautés que nous avons trouvées dans les différentes maisons de disques ici. Tout de suite, je vous propose le power-play. Il s'agit de 'Refugee'. Tom Petty et les Heartbreakers."
A côté des Nocturnes, sont venues se greffer d'autres émissions comme Classic-Rock, Saga et WRTL-Country, ou bien encore, dans les studios de la Rue Bayard, le fameux Wango-Tango de Francis Zegut, de vingt-trois heures à minuit.
L'univers des Nocturnes change, même si les choses ne sont pas perceptibles à l'antenne. Le studio 7, au premier étage de la Villa Louvigny, a été abandonné au profit d'un autre local, dans les sous-sols du bâtiment, plus pratique pour nos activités car situé juste à côté de la discothèque.
En 1990, nouveau déménagement. Cette fois-ci, nous quittons la Villa Louvigny et le centre-ville de Luxembourg pour un bâtiment tout nouveau, véritable cathédrale de verre et d'acier. Le nouveau centre névralgique de RTL-Group se situe maintenant sur la plateau du Kirchberg, le nouveau quartier en mouvement de Luxembourg, qui accueille depuis déjà plusieurs années les bâtiments des Institutions européennes. Là encore, pas de changement pour les auditeurs. Les Nocturnes restent les Nocturnes.
Depuis mai 1973, les Nocturnes continuent leur chemin, toujours avec le même enthousiasme, partagé d'ailleurs par les auditeurs. Tout va bien jusqu'en décembre 2000, date annoncée de la fin définitive de l'aventure. La direction en place veut rajeunir l'antenne. Exit : Philippe Bouvard, Fabrice et les animateurs des Nocturnes. Le compte à rebours a commencé. La dernière Nocturne a donc lieu ce 15 décembre. Toute l'équipe est réunie autour de moi pour vivre les tout derniers instants de cette émission qui aura vécu plus de vingt-sept ans.
"Dans quinze secondes, cinq heures du matin. The show must go on, la musique continue. Dans quelques instants, la France va être réveillée par Eric Jean-Jean. Tomorrow is another day.
- Tu sais, Georges, il fallait des papas de radio, j'en ai un. Reviens vite. Ciao, Georges.
- Salut, Eric.
- On a été un petit peu longs ce soir. Pardon pour ce léger retard. Cinq heures une. Mes camarades que je n'oublierai jamais, jamais, jamais : ce sont bien sûr Karim Fall et Jacques Martinez.
- Merci, Georges Lang. Mesdames, Messieurs, bonjour, voici Jacques Martinez, Jean-Pierre Cordier et moi, nous sommes arrivés donc au terme de cette nuit d'antenne, de musique, et tout de même de tristesse. Pour la première fois, Jacques Martinez et moi, nous nous sommes retrouvés pour une seule raison : nous avons voulu, nous, par amitié et par solidarité, manifester à Georges Lang, à vous Lionel Richebourg, Jean-François Johann et Jean-Louis Baudoux, nous avons voulu vous manifester notre amitié et notre solidarité. En tout cas, devant vous se ferment aujourd'hui les studios et l'antenne de RTL."

L
a fin des Nocturnes provoque une réaction en masse des auditeurs qui ne veulent pas se résoudre à voir disparaître l'émission. Ce mouvement spontané de protestation est si important et soutenu que la nouvelle direction revient sur la décision prise par ses prédécesseurs. Grâce à Robin Leproux, le nouveau directeur de RTL, et à Jean-Charles de Keyser, responsable des activités radio de RTL-Group, les Nocturnes retrouvent leur place sur l'antenne de RTL. Un bémol tout de même dans cette bonne nouvelle : l'équipe est passée de six à deux personnes. Je me retrouve donc seul avec Jean-François pour les Nocturnes, W-Country, Saga et Classic-Rock. Je vous propose de revivre le retour des Nocturnes. C'était en janvier 2000.
"Et voilà, nous sommes à nouveau ensemble pour les Nocturnes. La chose qui paraissait absolument impensable s'est produite. I'm back, comme disait Karim Fall. Je suis de retour. Souvenez-vous, le 15 décembre dernier, c'était un vendredi soir. Cette journée restera gravée dans ma mémoire, dans la vôtre aussi je crois. Je vous disais que j'étais aux commandes des dernières Nocturnes en compagnie de toute mon équipe. Je vous proposais également ce soir-là la dernière Saga. Elle était consacrée, souvenez-vous, aux radios américaines Top 40 des années 60. Souvenez-vous aussi de ce que je vous ai dit en début et fin de cette émission. Je ne vous disais pas adieu, mais au revoir. J'ai essayé de vous faire comprendre que la direction de RTL réfléchissait pour savoir dans quelles conditions je pourrais éventuellement revenir à l'antenne. En un mois, les choses ont changé. Une nouvelle direction a pris les commandes de la maison RTL. Noël, la trêve des confiseurs, le passage à un nouveau siècle, et la nuit sur RTL, un fil musical sans les animateurs des Nocturnes. Pour être sincère, franc et direct, vous m'avez manqué et au fil du courrier nombreux envoyé au 22 de la rue Bayard sous forme de mails, de longues lettres, de faxes, d'appels téléphoniques adressés aux responsables de la station ou même à l'émission 'les Auditeurs ont la parole', il est apparu clairement que je vous manquais, au même titre que Lionel, Jean-François ou Jean-Louis. Des pétitions pour le retour des Nocturnes, un sit-in prévu dans la rue Bayard, une lettre ouverte signée par bon nombre d'entre vous, une solidarité fantastique entre les animateurs, les journalistes, le personnel de RTL. Tout cela a contribué à faire réfléchir la nouvelle direction. Je voudrais simplement ce soir vous dire merci du fond du cœur, à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont fait entendre leur voix. Les citer tous est impossible. Les auditeurs ont réagi par milliers. Merci aux maisons de disques, aux attachés de presse, à la presse en France et en Belgique, aux autres stations de radio. J'en oublie certainement. Qu'ils me pardonnent. Merci aussi à Claire, Arthur and Jennifer, sans qui la vie aurait été certainement plus dure. Et une pensée émue également ce soir pour Jean-Paul, Oscar, Jean-Louis et Lionel. L'équipe a été fortement réduite, mais les émissions demeurent. La musique que vous aimez vous sera à nouveau proposée la nuit sur RTL entre minuit et trois heures du matin et je m'en réjouis. A vous tous, merci.
Après l'épisode du mois de décembre 2000, les Nocturnes ont retrouvé leur place dans la grille des programmes de RTL. En octobre 2001, la direction nous demande, à Jean-François et à moi, de rejoindre Paris. Les Nocturnes déménagent une fois de plus. Elles quittent le plateau du Kirchberg à Luxembourg et s'installent au studio C de la rue Bayard.
L'environnement est nouveau, mais l'essentiel, c'est-à-dire ce qui est transporté par les ondes, ne change pas. Et malgré la réduction de l'équipe, la diversité des émissions est maintenue. A côté des Nocturnes, il y a toujours WRTL-Country, Saga, Classic Rock et, pendant les mois d'été, Beach Party, le rendez-vous ensoleillé avec les Sixties, les Seventies et les plages de Californie.
Pour les Nocturnes, le "plus" du troisième millénaire, ce sont les sessions acoustiques. La première de ces sessions est consacrée à Emmylou Harris ; elle est enregistrée dans la salle de cinéma de RTL, au sixième étage de la Rue Bayard.
Il y en aura bien d'autres par la suite. Le studio C et parfois même le Grand Studio ont déjà accueilli Katie Melua, Keziah Jones, Sarah Bettens, Popa Chubby, Ilene Barnes, Patrice, Tanita Tikaram, The Sunshiners, Ben Harper, Jonatha Brooke, Michael McDonald, Rufus Wainwright, Susan Tedeschi, Joan Osborne, Tracy Chapman, Pina, les Counting Crows, Daniel Lanois, Neal Casal, Chrissie Hynde des Pretenders, Cock Robin, Arno, Joss Stone, Amanda Marshall, KT Tunstall et Nickel Creek. Voici un florilège de ces sessions acoustiques
Le 22 mai 2003, les Nocturnes fêtent leurs 30 années d'existence. Robin Leproux, qui est alors le directeur de RTL, a donné son accord pour qu'une grande fête ait lieu à cette occasion. Paul Personne, Murray Head, Charlélie Couture, Ilene Barnes, Laurence Boccolini et Beverly Jo Scott ont chanté sur la scène du Grand Studio. Et ceux qui n'avaient pas pu être présents physiquement cette nuit-là avaient quand même tenu à participer à la fête, en adressant de nombreux messages de sympathie. En voici quelques-uns.
"Hi, Georges, this is Jimmy Page. Many congratulations for your 30th anniversary of les Nocturnes on RTL. Keep up the good work, ma,, we need you.

- Salut, Georges, c'est Antoine De Caunes. Voilà, je voulais juste te féliciter d'avoir égalé le record historique de longévité en radio, détenu jusqu'alors par Philippe Bouvard, et en plus, t'as même pas chopé la grosse tête. Comme quoi, le rock, ça conserve. Merci aussi d'être un des derniers remparts contre toute cette musique de merde dont nous abreuvent des stations concurrentes, moins regardantes et beaucoup plus sourdes. Et à propos de rock et d'anniversaire de trente ans, n'oublie pas de rappeler à tes auditeurs que Bruce est au Stade de France samedi soir et en nocturne en plus. Et que les dieux de l'électricité veillent sur toi.

- Autre coup de cœur que nous avons eu, c'est un autre répondeur que tu vas écouter, Georges. Je pense que ça aussi ça va te plaire.
Georges, it's Phil Collins here. Happy 30th anniversary with the show. We've had many happy meetings together and you've always been a very firm supporter of my stuff and also the work of Genesis when I was in the band and before, and beyond. Happy anniversary and thank you for your support. You know, keep it up. So, lots of love and a wonderful anniversary. Voilà, bon anniversaire de la part de Phil Collins. Cadeau pour Georges.
- Quel cadeau, c'est vrai. Phil que je suis allé voir à Genève, chez lui. Bon, des souvenirs.

- Alors, Georges, Georges Lang, le fameux Georges Lang des Nocturnes de RTL. C'est Renaud le renard, le chanteur Renaud, chanteur énervant comme on dit parfois aussi, dit la chetron sauvage. Je voulais te souhaiter un bon anniversaire pour ton émission qui a trente ans. Ça nous rajeunit pas et je voulais te dire que ton émission et toi, vous êtes une anthologie du rock, du blues, du jazz et de la country. Et ça a toujours été un bonheur de t'entendre toutes les nuits. Dans mes plus jeunes années, quand je t'écoutais à la radio la nuit, si tu veux initier les petits jeunes à de la bonne musique, passe-leur de temps en temps 'Hotel California' ou alors Grateful Dead, ou le Jefferson Airplane ou les Doors. La musique de mon enfance, de mon adolescence, de mes dix-huit ans, de mes années beatnik, de mes années pétards. En attendant, quoi que tu passes, quoi que tu diffuses comme musique, c'est formidable. Et je t'aime beaucoup, je t'embrasse, et surtout encore, un très bon anniversaire. A bientôt, mon ami. Ciao.

- Hi Georges ! I'm Quincy Jones and I would like to wish you from the bottom of my heart a great 30th anniversary of your show, les Nocturnes on RTL.

- Bonjour, c'est Jean-Jacques Goldman. Je voudrais souhaiter un bon anniversaire à Georges Lang et aux Nocturnes. Trente ans, ça force le respect. Alors, non seulement souhaiter bon anniversaire, mais dire aussi merci, parce que c'est toujours un plaisir de se retrouver dans ces musiques, dans ces choix et dans ces découvertes. Voilà et je terminerai juste en paraphrasant le titre de Fleetwood Mac que je crois que tu aimes bien : Don't stop. Donc, bon anniversaire et à bientôt.

- Hello, Georges, this is Popa Chubby calling from New York City, wishing you a very happy 30th anniversary and also wishing that you have 30 more years on RTL. All the best. We love you and congratulations.

- Bonsoir, c'est Johnny Hallyday. Je voulais simplement souhaiter un très, très bon anniversaire aux Nocturnes, dont je fais partie d'ailleurs, et à notre ami Georges Lang.

- Georges Lang, ici c'est Bernard Lavilliers. Je te souhaite, pour tes trente ans d'émissions, de musique, qui nous ont beaucoup apporté, parce qu'on était sur la route avant et après les concerts, et on découvrait des groupes et des productions qu'on ne connaissait pas. Ça nous a aussi apporté de temps en temps de nous entendre aussi avec des références. Bon, ben écoute, on te souhaite encore trente ans de mieux, parce que ce qu'on entendait et ce qu'on entend toujours dans tes Nocturnes, c'est très impressionnant, c'est très intéressant, c'est très sympathique. A bientôt Georges.

- Bonsoir, c'est Jean-Louis Aubert. Eh bien, ça fait trente ans que je fais de la musique, trente ans que Georges Lang fait les Nocturnes et je dois dire qu'il nous a nourris de bonne musique et c'est avec lui qu'on a grandi et s'il y a bien un Lang qui a aidé la musique, c'est sûrement lui. Je voulais faire un gros bisou à toute l'équipe et puis leur souhaiter bonne route pour de nombreuses années encore. Bon anniversaire. Salut !

- Happy Birthday Georges. Donc, je pouvais pas faire l'impasse sur un bon vieux Johnny Cash.

- Je voudrais vraiment un remerciement spécial pour Paul, parce que il a été le premier à dire 'ben oui, bien sûr, je vais venir pour cet anniversaire des Nocturnes avec Georges. C'est quand la première fois que vous vous êtes rencontrés ? Tu t'en souviens, Paul quand t'as rencontré Georges ?

- D'abord, les premiers souvenirs, c'est son émission géniale. Je veux dire, ce qui est intéressant, c'est qu'il a traversé toutes les modes sans se départir de ses goûts, de ses choix, et tout, et je veux dire, quand on voulait se brancher sur ce genre de zique, bon on allumait la radio aux bons horaires et puis on avait ce qu'on avait envie d'entendre.

Les Nocturnes sont présentes sur l'antenne de RTL tout au long de l'année, tous les jours sans exception, sauf bien sûr le vendredi soir et le dimanche soir, où elles laissent la place respectivement à W-Country et à Classic Rock.
Certains titres programmés excitent la curiosité des auditeurs. Les e-mails affluent, puisque c'est le nouveau mode de communication, rapide et efficace, peu contraignant. Parmi les titres qui suscitent le plus de réactions, il faut citer "I wrote a song" de Brown's Home Brew, "Return to the center of the earth" de Rick Wakeman, la version acapella de "Hotel California" par les West Coast All stars et surtout ce titre de Philip Goodhand-Tait : "Silverwings".
Installées au studio C, au premier étage du 22 de la rue Bayard à Paris, les Nocturnes savent aussi parfois s'en évader. C'est ainsi que plusieurs émissions ont été réalisées en direct et en public depuis Lyon, Marseille et Lille par exemple. Parmi les invités, on retrouvait Paul Personne, Chris De Burgh, les Stranglers, Patrick Verbeke et Beverly Jo Scott.
Cette expérience d'émissions délocalisées, au contact de son public, RTL la pratique depuis longtemps. Il y a eu la période des "bulles" RTL où l'ensemble de l'antenne se déplaçait dans différentes villes. Les émissions se déroulaient alors sous un imposant chapiteau blanc en forme de bulle. Les Nocturnes avaient eu l'occasion de participer à plusieurs de ces bulles, notamment à Nancy, à Tours et à Lyon.
Le 7 avril 2004, au café "La Cloche" à Lille, Chris de Burgh était venu présenter aux auditeurs des Nocturnes son nouvel album, "The road to freedom".
Le 16 août dernier, toujours au cœur du rock 'n' roll, les Nocturnes étaient à Memphis à l'occasion du trentième anniversaire de la mort d'Elvis Presley. L'émission a été diffusée en direct depuis Graceland, dans des conditions de chaleur étouffante, éprouvante aussi bien pour le matériel que pour les hommes. Cette émission interactive qui saluait la mémoire du King avait réuni de nombreux invités, aussi bien sur place qu'en studio à Paris. Et malgré l'horaire tardif, la participation des auditeurs des Nocturnes avait été exceptionnelle. Les standardistes s'en souviennent encore.

Depuis trois ans, les Nocturnes ont pris une nouvelle habitude. Le 6 décembre, le jour de la saint Nicolas, qui est une fête très populaire en Belgique, l'émission se déplace à Bruxelles à l'invitation de nos collègues de Bel-RTL. Elle se déroule en public au "Délirium Café" et toujours avec une pléiade d'invités. Les premiers avaient été Alain Souchon, Laurent Voulzy, Hooverphonic, Jonatha Brooke, Ozark Henry, Zita Swoon et mon extinction de voix, que personne n'a oubliée. Christophe, Axelle Red, Piers Faccini et An Pierlé y ont également participé. L'an passé, Yves Simon, Murray Head et Calvin Russell étaient nos têtes d'affiche.
En 2005, lors des premières Nocturnes à Bruxelles, le groupe Zita Swoon avait repris de façon magistrale un titre de Bob Dylan, "You're a big girl now". Chaque rediffusion de ce titre dans l'émission provoque les mêmes réactions d'enthousiasme des auditeurs.
Jeudi prochain, le 22 mai, les Nocturnes fêteront leur trente-cinquième anniversaire. Depuis quelques semaines, vous l'avez remarqué, j'ai invité un certain nombre de personnalités qui sont aussi des auditeurs des Nocturnes et je leur ai demandé de faire leur propre programmation. Il y a eu Raphaël Mezrahi, Yves Simon, Laurence Boccolini, Laurent Boyer, Philippe Labro, Laurence Ferrari, Katie Melua, Hervé Vilard, Christophe Willem, Frédéric Jouve, Paul Personne et Hugues Aufray. Jeudi prochain, ce sont six auditeurs "anonymes" qui viendront présenter chacun un programme d'une demi-heure.
Pour les mercredis suivants, les invitations de personnalités reprendront avec notamment Philippe Manœuvre, Murray Head et le patron de RTL, Axel Duroux. Et comme les demandes sont très nombreuses, elles se poursuivront vraisemblablement au-delà des vacances d'été.
Les Nocturnes reviendront dès lundi soir sur RTL, mais n'oubliez pas le rendez-vous de jeudi soir à l'occasion du trente-cinquième anniversaire de l'émission. Cet anniversaire est aussi le vôtre, puisque c'est grâce à vous et à votre fidélité qu'il a pu avoir lieu.

Alors, maintenant, quel est l'avenir ? Il est là devant nous et il nous appartient, il vous appartient. Tant que notre direction nous maintiendra sa confiance, tant que vous nous accompagnerez, nous serons là, puisque la musique sera toujours là.
En tout cas, merci d'avoir écouté cette Saga qui racontait l'histoire des Nocturnes. Elle vous est dédiée tout particulièrement, car je continue à penser, et je le dis souvent, que "la radio appartient à ceux qui l'écoutent."

TITRES DIFFUSÉS (dans l'ordre de leur passage à l'antenne) :

- The VENTURES : "Walk, don't run"
- The SHADOWS : "Foot tapper"
- Ray CHARLES : "The right time"
- CHICAGO TRANSIT AUTHORITY : "Liberation"
- CROSBY, STILLS, NASH & YOUNG : "Woodstock"
- Larry CORYELL : "Sex"
- PINK FLOYD : "Money"
- David BOWIE : "Space oddity"
- John MAYALL : "Room to move"
- BROWN'S HOME BREW : "I wrote a song"
- EAGLES : "Life in the fast lane"
- Elton JOHN : "Your song"
- The YARBIRDS : "Steeled blues"
- Bruce SPRINGSTEEN : "Hungry heart"
- The WHO : "Summertime blues"
- Jackson BROWNE : "Take it easy"
- Annette PEACOCK : "Rubber hunger"
- Nils LOFGREN : "I'll cry tomorrow"
- Tom PETTY & The HEARTBREAKERS : "Refugee"
- The CURE : "Why can't I be you?"
- Elton JOHN : "Goodbye"
- SPAIN : "I'm leaving you"
- McCULLER : "Freedbird"
- LYNYRD SKYNYRD : "Freebird"
- MERCURY REV : "The dark is rising"
- LITTLE EVA : "The loco-motion"
- Neil YOUNG : "Harvest"
- Philip GOODHAND-TAIT : "Silverwings"
- Chris DE BURGH : "The road to freedom"
- Elvis PRESLEY : "Welcome to my world"
- ZITA SWOON : "You're a big girl now"
- Tom PETTY & The HEARTBREAKERS : "The last DJ"
- CAT POWER : "Metal heart"